dimanche 26 avril 2015

Poule au Pot.





L'équipe locale de Casteljaloux du CCFD Terre Solidaire a organisé une poule au pot le samedi 25 avril midi à la salle des fêtes de la Réunion. Soixante quatre adultes et trois enfants y ont participé.



« L'Irak, la Syrie, la Libye vivent actuellement des évènements tragiques. En Syrie le CCFD Terre Solidaire essaye d'accompagner au mieux ses partenaires de longues dates et de renforcer ses liens avec des acteurs de solidarité présents sur place ou dans les Etats voisins afin de soulager les souffrances des populations et d'imaginer un avenir pour ces pays. Parmi les Etats voisins le Liban par exemple. Nous avions reçu à Casteljaloux, il y a déjà quelques années de ça, Faddy Denno, jeune libanais qui n'avait connu que la guerre de 0 à 20 ans. Il est aujourd'hui marié, jeune papa. C'était son anniversaire hier. Nous continuons à échanger avec lui sur Facebook.



Depuis plusieurs années, le CCFD Terre Solidaire soutient en Syrie les activités des monastères de Mar Moussa et Mar Elian, lieux de dialogue inter-religieux et de paix. Alors que le pays est plongé dans la guerre, les deux communautés tentent d'apporter aux familles déplacées un réconfort matériel et spirituel, au delà des fractures religieuses. Ils accueillent les réfugiés qui ont fui les zones de combat.


A Agen l'association « Bienvenue » vient d'être créée par des membres des églises catholiques et protestantes de l'Agenais pour accueillir et accompagner des réfugiés syriens et irakiens de toutes confessions et origines. Cette association est soutenue par l'ACAT, le CCFD Terre Solidaire, la Pastorale des Migrants, Solidarité Chrétienne. Voici son adresse: Association Bienvenue, 43 boulevard Edouard Lacour, 47 000 Agen. Voici son adresse mail et son numéro de téléphone: bienvenue.agen@gmail.com , 06 85 94 08 27.



Il y a un peu moins de dix jours, nous avons visité pour la première fois Oradour sur Glane. En 1944, deux cents soldats allemands ( et alsaciens enrôlés de force) ont massacré six cent quarante deux personnes dont cent quatre vingt treize enfants. Le poète français Paul Eluard avait alors écrit: « Ici des hommes firent à leurs mères et à toutes les femmes la plus grave injure: ils n'épargnèrent pas les enfants. »



Le temps des Oradour sur Glane est malheureusement revenu un peu partout dans le Monde. Nous tous réunis aujourd'hui dans cette salle des fêtes, nous n'avons pas le pouvoir d'y mettre fin. Mais nous pouvons soulager les souffrances des victimes innocentes, essayer d'apaiser les tensions, délivrer des messages d'espoir pour un avenir moins sombre. C'est ce que nous allons essayer de faire avec les bénéfices du repas d'aujourd'hui.



Malgré toutes les horreurs auxquelles nous assistons de nos jours, nous vous souhaitons de passer tous ensemble un bon moment de paix et de fraternité.



Nous sommes à votre disposition si vous avez des questions à nous poser. »



L'équipe locale de Casteljaloux du CCFD Terre solidaire.




Photo jfs47

mardi 21 avril 2015

Du provisoire qui dure.

"On n’a jamais compté autant de camps sur la planète : camps de réfugiés, de déplacés, de migrants… En théorie provisoires, ces lieux qui regroupent près de 20 millions de personnes sont l’un des nouveaux visages de la société mondiale, estime l’anthropologue Michel Agier, qui a dirigé un ouvrage sur le sujet."

"Les camps sont en train de devenir une composante majeure de la société mondiale et le lieu de vie de près de vingt millions de personnes ayant fui les conflits, la misère ou les catastrophes écologiques. Les 460 camps de réfugiés situés au Moyen-Orient, en Afrique de l’Est (Soudan, Kenya, Éthiopie, RDC…) ou encore au Pakistan, abritent entre 5 et 7 millions de personnes poussées par la guerre hors de leur pays ; le plus grand, le camp de Dadaad, au Kenya, regroupe à lui seul 450 000 personnes, l’équivalent d’une ville moyenne en plein milieu du désert ! Les camps de déplacés internes, qu’on peut évaluer à 1 500 faute de données officielles, comptent au moins 6 millions de personnes ; rien qu’en Haïti 400 lieux de ce type abritent encore 400 000 habitants déplacés à la suite du séisme de 2010. Encore plus difficiles à chiffrer du fait de leur clandestinité, les camps de migrants auto-installés seraient plusieurs milliers à l’échelle de la planète, dont une bonne part en Europe. Ces regroupements de petite taille, qu’on appelle aussi « ghettos » ou « jungles », sont installés le long des frontières ou dans les interstices urbains – dans des friches, sous des ponts… –, à l’instar des campements de migrants afghans de Calais et de Dunkerque ou des campements roms de la région parisienne."

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Dadaad, Kenya, Google Images.

lundi 20 avril 2015

Quand j'étais enfant...

"Quand j'étais enfant, il y avait, devant la maison de mes grandes vacances, une prairie et, au delà de cette prairie, une route presque toujours déserte. Le dimanche après-midi, pourtant, je regardais passer les groupes de paysans qui regagnaient leurs métairies perdues dans les pins. Or, ceci me frappait: les hommes avançaient le bras ballants, balançant leurs mains énormes et vides. Les femmes suivaient, chargées comme des ânesses de paquets et de paniers. Quand nous visitions une métairie, il m'arrivait souvent d'entendre les parents se plaindre de ce qu'ils n'arrivaient pas à faire leur travail; ils attendaient avec impatience que leur fille eût quinze ans et trois mois, pour qu'elle pût se marier et leur fournir un travailleur de plus. Telle était l'unique raison d'être des filles: amener un ouvrier adulte à la maison. Aussi, à peine avait-elle atteint l'âge requis que nous nous étonnions de voir arriver, précédée du violon et habillée de blanc, la petite métayère qui était encore une enfant. Il est vrai que si, très peu de temps après, alors que nous traversions un champ de millade, une créature sans âge se redressait pour répondre à notre salut, nous avions peine à reconnaître, dans cette femme déjà détruite, la petite fille de naguère. Tandis que l'homme résinait les pins, les femmes étaient chargées de travailler aux champs, ce qui était beaucoup plus pénible. Et, bien entendu, elles assumaient tous les soins du ménage: j'ai connu une paysanne qui, dans toute sa vie, ne s'était jamais assise pour manger, sauf aux repas de noce et d'enterrement. Rien n'interrompait leur tâche mortelle, pas même les grossesses. A peine délivrées, la plupart recommençaient de trimer, sans prendre les quelques jours de repos nécessaires. Beaucoup mourraient; c'était la seule manière pour elles de s'arrêter. Les autres traînaient jusqu'à la fin de leur vie toutes les misères qu'il est facile d'imaginer. Il est probable, il est même certain que les choses ont changé aujourd'hui; mais j'avoue que rien ne m'étonne plus que le scandale suscité chez nous par tout ce qu'on nous raconte de l'Inde et de la condition misérable des femmes indoues."

François Mauriac, "Essais, le Romancier et ses personnages, II", 1933.

Source photo: Google Images.

dimanche 19 avril 2015

De l'enseignement.(2)

« La crise de l’enseignement n’est pas une crise de l’enseignement ; il n’y a pas de crise de l’enseignement ; il n’y a jamais eu de crise de l’enseignement ; les crises de l’enseignement ne sont pas des crises de l’enseignement ; elles sont des crises de vie ; elles dénoncent, elles représentent des crises de vie et sont des crises de vie elles-mêmes ; elles sont des crises de vie partielles, éminentes, qui annoncent et accusent des crises de la vie générale ; ou si l’on veut les crises de vie générale, les crises de vie sociales s’aggravent, se ramassent, culminent en crises de l’enseignement, qui semblent particulières ou partielles, mais qui en réalité sont totales, parce qu’elles représentent le tout de la vie sociale ; c’est en effet à l’enseignement que les épreuves éternelles attendent, pour ainsi dire, les changeantes humanités ; le reste d’une société peut passer, truqué, maquillé, l’enseignement ne passe point, quand une société ne peut pas enseigner, ce n’est point qu’elle manque accidentellement d’un appareil ou d’une industrie ; quand une société ne peut pas enseigner, c’est qu’une société ne peut pas s’enseigner ; c’est qu’elle a honte, c’est qu’elle a peur de s’enseigner elle-même ; pour toute humanité, enseigner, au fond, c’est s’enseigner ; une société qui ne s’enseigne pas est une société qui ne s’aime pas ; qui ne s’estime pas ; et tel est précisément le cas de la société moderne. »

 Charles Péguy, « Pour la rentrée » ,1904

samedi 18 avril 2015

De l'enseignement. (1)

« Les seuls éducateurs digne de ce nom, mais combien y en a-t-il? ce sont ceux pour qui compte ce que Barrès appelait l’éducation de l’âme. Pour ceux-là, ce qui importe, dans cette jeune vie qui leur est confiée, ce n’est pas seulement la façade qui ouvre sur le monde, mais les dispositions intérieures, ce qui, dans une destinée, n’est connu que de la conscience et de Dieu. Et, ici il n’y a pas à établir de différence entre garçons et filles. Aussi lourde que soit l’hérédité d’un enfant, aussi redoutables que soient les passions dont il apportait le germe en naissant, nous avons fait pour lui tout le possible, si nous avons réussi à le persuader, selon la raison, qu’une seule chose compte en ce monde: c’est de se perfectionner, c’est le perfectionnement intérieur. Introduire dans une jeune âme cette idée que cela seul importe qui est de bien vivre, non pas seulement aux yeux des autres, mais à ses propres yeux et devant ce regard intérieur qui voit l’envers de nos actes et qui connaît nos plus secrètes pensées. »

François Mauriac, « Essais, le Romancier et ses personnages, II », 1933.

Trouvé sur Google Images.

samedi 11 avril 2015

Le ciel pleurait.

Nous étions ce matin à Oradour sur Glane. Il ne faisait pas beau. Le ciel pleurait avec retenu et douceur. Il y avait beaucoup de monde. Des grands parents avec leurs petits enfants. Des parents avec leurs enfants. Des ados. Nous ne nous attendions pas à nous retrouver si nombreux dans les rues du village.

 « Ici des hommes firent à leurs mères et à toutes les femmes la plus grave injure: ils n’épargnèrent pas les enfants. » (Paul Eluard)

Toujours d'actualité hélas!

Photo sur les murs du mémorium d'Oradour.

mardi 7 avril 2015

Je veux du bonheur pour tous, tout de suite, maintenant! Je veux. J'exige!

"Un vide envahit notre monde : celui du silence de la déception et de l’échec. Nous restons sidérés devant notre impuissance à rendre l’humanité heureuse, à faire de notre planète un sweet home. Un froid glacial – comme celui d’un hiver nucléaire – gagne nos regards, nos espérances et même nos désirs. C’est le silence qui suit la dévastation, celui qui fait irruption au milieu de la certitude clinquante de notre liberté, de la prétendue maîtrise de nos existences et de notre destinée."

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Photo trouvée sur Google Images.

lundi 6 avril 2015

Nucléaire Iranien.

 "La diplomatie française se trouve aujourd’hui, dans ce dossier, sur la même ligne que le Parti républicain et les néo-conservateurs américains, le Likoud israélien et la monarchie saoudienne."

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Ginkobiloba, arbre qui a repoussé après l'explosion atomique sur Hiroshima.
Source photo: Google Images.

dimanche 5 avril 2015

Les visages de l'Amour. (5)

"-Vous n'avez pas eu d'enfants?
 - Cette joie m'a été refusée. Mais la Vie m'a donné tellement d'autres enfants! Il y a tant d'êtres que j'ai soignés, éduqués, aidés à grandir. Combien de fois la Vie a mis sur mon chemin des étrangers comme toi, des enfants égarés, des veuves sans ressources? J'ai eu tellement de bonheur à les accueillir, les soutenir, parfois leur redonner le goût de vivre. Et je ne parle pas de tous ces animaux blessés ou abandonnés qui sont arrivés jusqu'à moi je ne sais comment, que j'ai pansés et recueillis. C'est un autre visage de l'amour encore, celui de la compassion, qui fait vibrer notre cœur à la souffrance de tous les êtres sensibles. Plus encore que tout autre, cet amour universel nous libère de tous les égoïsmes, de toutes nos peurs, de toutes nos blessures, de tous nos manques. Ce n'est plus nous qui aimons, mais la Puissance Profonde du Monde qui aime en nous, à travers nous, et nous découvrons que nous sommes qu'une parcelle de cette Vie qui anime tout ce qui est. Crois-moi: il n'y a pas de plus grand bonheur, un bonheur que rien ni personne ne peut nous enlever."

Frédéric Lenoir, "Cœur de cristal", Robert Laffont, 2014, page 84/85.

Christ de Saint Jean de la Croix par Salvador Dali, musée de Glasgow, Ecosse.

samedi 4 avril 2015

Les visages de l'Amour. (4)

"La passion amoureuse  mêle étrangement l'amour don et l'amour le plus égoïste qui soit. Elle s'éteint avec le désir physique, qui s'émousse avec le temps. Heureusement, elle a laissé la place dans mon cœur à l'amour le plus pur: celui qui fait qu'on aime l'autre pour lui-même et que rien ne nous réjouit plus que son bonheur. J'ai ainsi vécu une relation d'amour avec un homme qui a duré plus de trente ans." (...) "Nous étions un soleil l'un pour l'autre. Ses joies étaient mes joies et mes joies étaient ses joies. Oh, il y avait certes, parfois, des désaccords entre nous, mais nous ne cherchions pas à convaincre l'autre pour avoir le dernier mot. Nous aspirions ensemble à la vérité et nous progressions main dans la main, avec nos différences qui nous enrichissaient et nous permettaient de grandir, de voir toujours plus loin. Je dirais que nous étions de vrais amis. Car l'amitié est cette forme désintéressée de l'amour que connaissent aussi les couples qui ne sont plus prisonniers des illusions de la passion. L'amour d'amitié n'exige que deux choses: la complicité et la réciprocité. Les amis doivent bien s'entendre, avoir de nombreux goûts et projets en commun, avoir du plaisir à se voir. Mais également partager des sentiments réciproques aussi forts, car si l'un des amis aime moins, la relation sera fragile et ne pourra permettre aux deux amis de s'épanouir. Le grand amour de ma vie, mon plus grand ami, est mort il y a maintenant plus de vingt ans et mon cœur est toujours relié au sien."

Frédéric Lenoir, "Cœur de cristal", Robert Laffont, 2014, page 83/84.

Trouvé sur Google Images.

vendredi 3 avril 2015

Les visages de l'Amour. (3)

"Adolescente, je découvris un nouveau visage de l'amour, tout aussi ambigu: celui de la passion amoureuse. J'étais traversé par des élans de désir qui m'auraient fait faire n'importe quelle folie pour sauver un garçon que j'aimais, mais j'aurais pu aussi avoir envie de tuer ce même garçon si je l'avais trouvé dans les bras d'une autre fille! La passion amoureuse mêle étrangement l'amour don et l'amour le plus égoïste qui soit."

Frédéric Lenoir, "Cœur de cristal", Robert Laffont, 2014, page 82/83.

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jeudi 2 avril 2015

Les visages de l'Amour. (2)

"J'ai ensuite découvert l'expérience de l'amour avec d'autres enfants: mes frères et sœurs, mes camarades de jeu. Mais là, il était plus ambigu. Il n'était pas inconditionnel, comme celui de mes parents, loin s'en faut. J'étais parfois généreuse et parfois jalouse ou en colère. A certains moments, j'aurais pu donner tous mes jouets à ma petite sœur, et à d'autres, lorsqu'elle accaparait l'attention de ma mère, je souhaitais secrètement qu'elle meure! J'avais appris à m'aimer, mais il me fallait aussi apprendre à partager l'amour de mes parents. Car l'amour de soi, aussi nécessaire soit-il, doit encore être éduqué pour ne pas chuter dans le piège de l'égoïsme, cet amour exclusif de soi. Je découvrais ainsi que mon cœur était partagé entre d'un côté un besoin de prendre, d'être aimé, reconnu, valorisé, choisi, préféré, et d'un autre côté une capacité de donner, de réchauffer, de s'oublier pour un autre, pouvant aller jusqu'à me sacrifier."

Frédéric Lenoir, "Cœur de cristal", Robert Laffont, 2014, page 82.

Trouvé sur Google Images.

mercredi 1 avril 2015

Les visages de l'Amour. (1)

"Le premier visage de l'amour que j'ai connu, c'est celui de ma mère. Elle me regardait d'une telle manière que j'avais l'impression d'être l'enfant le plus précieux du monde. Cet amour m'a donné confiance en moi et en la Vie. Grâce au regard aimant de ma mère - et ensuite de mon père, qui aurait sacrifié sans hésiter sa vie pour protéger la mienne -, j'ai su que j'étais aimable et j'ai appris à m'aimer moi-même. C'est très important, sais-tu, de s'aimer soi-même, car on ne peut donner que ce que l'on possède. Celui qui ne s'aime pas ne saura jamais vraiment aimer: il ne cessera de mendier l'attention et la reconnaissance des autres. C'est ainsi que naissent la jalousie et la possessivité. C'est bien souvent parce qu'on manque d'estime de soi et d'amour de soi qu'on a peur, de manière presque maladive, de perdre l'amour des autres."

Frédéric Lenoir, "Cœur de cristal", Robert Laffont, 2014, page 81.

 
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