vendredi 11 mars 2016

En mémoire de Pierre Olivier Lafage.

Jean-François
Un grand poète a évoqué "Celui qui croyait au Ciel, celui qui n'y croyait pas". Dans ses pas, en tant qu'ami et beau-frère de Pierre Olivier, nous voudrions dire quelques mots le concernant. En effet, si nous nous connaissons peu, nous avons tous les deux quelques points communs qui peuvent expliquer que nous voilà ensemble devant vous. Nous avons été tous les deux instituteurs de l'enseignement public et nous avons été tous les deux des communistes rencontrant un instituteur catholique de l'enseignement privé.


Serge
Nous savons tous ici que sa vie fut en partie une vie de souffrance et de douleur. Celle-ci a commencé tôt avec l'arrachement et le départ de la terre d'Algérie où il était né. Mais ce n'est pas de cela dont nous nous souviendrons. Ce que nous garderons en mémoire, c'est sa force morale qui lui a permis d'être un fils, un frère, un père, un mari, un ami, un beau-frère empli d'humanité, d'amour et d'humour.


Jean-François
Ainsi, Pierre-Olivier et Danièle ont été, pendant plusieurs décennies, des soutiens constants pour leurs amis qui se trouvaient en difficulté dans leur vie privée ou professionnelle.


Serge
Vous avez compris que nous ne sommes pas les mieux placés pour juger les convictions religieuses. Mais nous avons été impressionné par le fait que Pierre-Olivier continue d'exprimer, de manière discrète mais continue, sa foi à travers ses activités d'enseignant et de catéchèse. Avec Danièle, il a aussi parcouru les Chemins de Saint-François d'Assise, exemple du don de soi et d'engagement total dans l'ascèse.


Jean-François
Aimant la musique, parfois de manière assourdissante ce dont se plaignaient Danièle et Agnès, Pierre-Olivier a joué de l'accordéon. Nous avons aimé qu'il fasse la basse dans une chorale à Beauziac et dans les soirées familiales, notamment au moment de Noël.


Serge
Maniant l'humour, Pierre-Olivier nous faisait rire par ses histoires jamais méchantes, parfois ironiques, y compris sur lui-même et sa maladie.


Jean-François
Souvent légèrement en retrait, il regardait le monde avec son intelligence fine, sa perception des personnes, son intelligence du cœur. Il était tout sauf superficiel. Il lisait en nous et ne nous disait pas tout. Juste ce que nous étions probablement capables d'entendre.


Serge
Cette force morale est indissociable du soutien de ses proches, de sa belle-famille, de ses parents, de sa sœur Marie-Hélène et de Danielle et Agnès qui ont toujours été là autour de lui quelles qu'aient été leurs propres peines.
Nous savons que votre souffrance est immense et notre parole de ce jour est trop pauvre pour retranscrire ce que nous aurions envie de vous dire.
Et, même si nous savons que cela ne peut compenser cette perte, nous vous disons, en notre nom mais aussi au nom de tous, que nous vous aimons.



Jean-François
Pour terminer cet adieu à Pierre-Olivier voici deux textes. Le premier est un extrait d'un poème de Louis Aragon. Le second est la traduction d'une prière en patois landais à la Vierge Marie.


Serge
Rien n'est jamais acquis à l'homme
Ni sa force Ni sa faiblesse ni son cœur.
Et quand il croit Ouvrir ses bras
son ombre est celle d'une croix
Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri


Jean-François
Bonne Mère du Bon Dieu
Dans tous les mauvais passages
Guide ton enfant
Et nous, nous promettons
De te servir et de t'aimer
Toujours, toujours
A l'heure du grand voyage
Pour que nous ayons du courage
Prie pour nous

2 commentaires:

  1. Cocos et cathos finissent par se rencontrer sur l'essentiel et même par prier humblement et solidairement.

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