mercredi 27 juillet 2016

Une jeune femme d'aujourd'hui.

Entrée de l'autoroute Marmande-Bordeaux le lundi 25 juillet 2016, 10h30. Une jeune femme fait du stop avec un carton dans les mains sur lequel est écrit Poitiers. Nous allons à Nantes. Nous nous arrêtons. Elle charge son sac à dos dans notre voiture sur le siège arrière gauche et s'installe sur le siège arrière droit.

Nous sommes deux vieux  plutôt rassurants.  Elle accepte la discussion avec nous et répond bien volontiers à nos questions. Agnès a 28 ans. Elle vient de passer une semaine dans un tout petit village du Lot-et-Garonne chez un couple de quarantenaires qui ont quitté la ville pour venir vivre et travailler à la campagne. Elle est enchantée de son séjour chez eux et nous raconte leur vie "bucolique". Agnès regagne le Mans en stop. Elle habite au 11 ième étage d'une tour.

Elle est la petite dernière de trois enfants. Père cheminot, mère aide soignante. Tous les trois ont bien travaillé à l'école. Ils ont été des élèves appliqués. Mais en ce qui la concerne, après avoir été admise en classe prépa, elle a tout arrêté au bout de quelques mois. La lutte des places était trop dure. Elle a donc quitté le système scolaire qui jusque là lui avait bien réussi. Elle est partie dans la vraie vie.

Elle a enchaîné les petits boulots. Elle n'est plus à la charge de ses parents. Elle va de contrat de travail de 6 mois en contrat de travail de 6 mois. Entre deux contrats, elle voyage avec l'argent qu'elle a gagné et repart au travail quand elle a dépensé ce qu'elle avait mis de côté. Agnès nous a raconté ses voyages à l'étranger, en France.

Nous nous sommes arrêtés sur une petite aire de repos de l'autoroute. Agnès avait son pique-nique dans son sac à dos. Nous avons partagé nos entrées et nos desserts. Nous avons continué à faire connaissance en mangeant. Nous avons eu l'impression d'être en présence d'une jeune femme bien dans ses baskets, bien dans sa peau.

Nous lui avons demandé comment elle voyait son avenir. Sa réponse a été immédiate: "Je ne le vois pas." Et nous l'a dit avec un grand sourire. Je me suis fait insistant: "Vous voulez des enfants?" Elle m'a répondu: "Absolument pas."  A ma question suivante: "Avez-vous un copain? une copine?" elle m'a dit en souriant à nouveau: "Non. Si cela doit se faire cela se fera mais pour le moment non ce n'est pas ma préoccupation. Je veux voyager." 

Nous avons repris l'autoroute. Agnès a regardé sur son smartphone où c'était le mieux que nous la laissions. A la bretelle de sortie de Niort. Ce que nous avons fait une heure plus tard.







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